En 1971, Manu Dibango enregistre l'album précieux et méconnu "African Voodoo", dans la continuité de son frère jumeau "Africadelic". Cet album regorge de douze pépites intemporelles mêlant Afro Soul, Jazz, Funk et sonorités latines, et offre un aperçu éblouissant du talent du saxophoniste de génie. À l'origine, le matériel authentique qui compose "African Voodoo", décrit modestement par Manu Dibango comme de la "musique d'ambiance légèrement épicée", était destiné à être utilisé pour des émissions de télévision et des radios françaises à la recherche de musiques d'illustration afro-urbaines. Enregistré en seulement trois jours dans le studio du label Mondiaphone, cet album était loin d'être destiné à la vente. Manu Dibango a réuni un groupe exceptionnel pour ces enregistrements, comprenant des musiciens talentueux tels que Yvan Julien, Slim Pezin, Jacques Bolognesi, François Jeanneau, Lucien Dobat, Emile Boza, Manfred, ainsi que lui-même au vibraphone, marimba, saxophone, orgue et piano. La fraîcheur du son et le groove captivant qui se dégagent de cet album en font immédiatement un classique dès les premières notes. "African Voodoo" propose une variété de styles musicaux, avec des morceaux tels que le rythmé "Groovy Flute", l'imposante "African Pop Session" ou l'envoûtant "Ba-Kuba". Les influences africaines et latines sont omniprésentes tout au long de l'album, avec des titres tels que l'énergique "Wilderness" rappelant le célèbre "Shaft" d'Isaac Hayes, ou le dynamique "Soul Saxes Meeting". Cet album illustre parfaitement l'"Afro Somethin' Music" inventée par Manu Dibango, qui mélange avec ingéniosité divers genres musicaux et incarne un discours humaniste universel, faisant de lui un véritable citoyen du monde pour qui la musique n'avait pas de frontières.