L'album "Afrovision", sorti en 1976, est une preuve évidente de la polyvalence de la musique de Manu Dibango et de sa capacité à suivre les courants et les tendances. Après avoir marqué les esprits en 1972, il brûle d'impatience de démontrer cette diversité avec cet album. Bien évidemment, un morceau disco était incontournable sur un album paru en 1976. Ainsi, "Afrovision" débute avec l'entrainant et percutant "Big Blow", comme pour dire "maintenant que vous avez eu ce que vous vouliez, suivez-moi". Il enchaîne ensuite avec la surprenante "Streets of Dakar", dépourvue de saxophone, mais enrichie de percussions mélodiques, de guitare slide enjouée et d'un groove souple et élastique. Le niveau d'énergie monte d'un cran avec les titres "Aloko Party" et "Bayam Sell'am", remplissant les pistes de danse. Puis arrive "Baobab Sun 7", qui met en valeur le talent de Dibango au vibraphone (tout comme le morceau final éponyme), tout en témoignant d'une forte inclination pour le jazz fusion, une direction que Dibango explorera davantage dans les années suivantes. L'album se conclut avec le titre "Afrovision", porteur d'un groove afrobeat, d'un orgue puissant et de superpositions de guitares. Un véritable classique qui marque la fin de l'album.